1954 – 1975

Le texte parle du rôle et de la contribution des femmes vietnamiennes dans la résistance contre l’ennemi et relate des histoires sur leur vie au quotidien au Nord comme au Sud pendant la période 1954-1975.

1954-1975 Le Sud Vietnam

1. Les luttes politiques

Jusqu’en 1965, près de 20 millions d’actions sont le fait des femmes. En campagne, elles agissent contre la mobilisation militaire, l’établissement de “villages stratégiques”, les tirs d’obus et l’utilisation d’armes chimiques. Elles réclament des indemnisations pour les civils. En ville, ouvrières, étudiantes, marchandes, intellectuelles et nonnes, organisent des manifestations pour la paix, le droit de vivre, la dignité des femmes et les valeurs traditionnelles.

Nguyên Thi Dinh raccommodant les vêtements des soldats

Manifestation contre le massacre de Son My

Combattantes de Cu Chi à Dông Du, Cu Chi, 1972

2. Les luttes armées 

Au Sud, 40% de la guérilla et de la milice sont constitués de femmes. Plus de 50 escadrons et plusieurs pelotons de guérilla et d’artillerie agissent dans les régions rurales ou montagneuses. Ils anéantissent un grand nombre d’avions, de véhicules et de chars d’artillerie. Dans les zones urbaines, la milice et les commandos féminins mènent des combats contre les postes de commandement de l’ennemi.

3. Renseignement et commandos 

Opérant secrètement, les femmes du service de renseignement ont toujours fait face aux dangers. Elles ont largement contribué à porter atteinte aux positions de l’ennemi en rapportant des renseignements de première importance.
Les femmes des commandos ont non seulement assuré le transport des armes, mais aussi mené des combats par surprise visant des cibles importantes.

Formation politique et technique pour des opérations clandestines, Nam Can, Ca Mau, 1972

Service de transmission

4. Liaison et protection des révolutionnaires

Les femmes sont les principales responsables de ces activités. Avec leur intelligence et leur courage, elles ont trouvé de multiples façons originales de cacher des documents pour les faire circuler. Dans les caves, les abris souterrains, elles protègent et nourrissent des soldats, des blessés, des agents de liaison et tous les révolutionnaires de la zone occupée.

5. Les soins aux blessés 

Sur le front et dans les zones de libération, les infirmières militaires ont de multiples tâches allant du transport et des premiers soins aux blessés jusqu’aux opérations chirurgicales difficiles. Sous les bombardements, se déplaçant sans cesse, elles montent les tentes et creusent les casemates. Elles travaillent jour et nuit, offrent leur ration alimentaire aux blessés, assurent leur sécurité pour qu’ils puissent retourner au front. Dans les zones occupées, en plus des soins aux blessés dans les caves secrètes, elles se chargent de la livraison des médicaments et des instruments médicaux.

Pont humain

″Cages à tigre″ de Poulo Condor

6. Les luttes en prison 

Le régime de Saigon créa 215 prisons. Celle de Thu Duc recevait des femmes, notamment les politiques. A Poulo Condor, les prisonnières étaient enfermées dans les “cages à tigre”. Enchaînées, elles étaient obligées de manger, dormir et satisfaire tout besoin sur place. Elles étaient matraquées, électrocutées, brûlées à la chaux. Pourtant, elles n’ont cessé de revendiquer l’amélioration de leurs conditions de détention et leur attachement à l’idéal communiste. Elles demandèrent la permission de porter le deuil à la mort de l’Oncle Hô en 1969 et leur libération selon les Accords de Paris de 1973.

« En 1970, je fus envoyée à Con Dao pour la deuxième fois et jetée dans une « cellule de tigre ». Pendant trois mois, nous n’avons pas pu nous laver parce que chacune ne recevait que deux petites cannettes d’eau chaque jour pour boire. La température dans les cellules de tigres était aussi élevée que dans un four. Nous avons alors inventé une méthode pour nous laver : on se recouvrait d’un morceau de nylon pour transpirer. A ce moment là, nous nous débarrassions du nylon et nous massions le corps pour enlever les saletés. Ensuite nous prenions un tissu mouillé pour nous rincer.

Dans ces pénibles conditions de détention, la plupart des prisonnières perdaient leurs cheveux et devaient les couper très courts. Les cheveux coupés étaient récupérés et tressés pour fabriquer une sorte de balai afin de nettoyer les lits. Quant aux longs cheveux, je les ramassais pour en faire une corde de plus de 3m de long. Je la tendis sur les murs de la prison avec deux épingles pour faire sécher mes vêtements. C’est un souvenir de guerre qui m’a accompagnée pendant mes années de détention dans les prisons de Poulo Condor, Chi Hoa, Thu Duc, Tân Hiep, Hô Nai où le plus long séjour fut à Poulo Condor. Je faisais sécher mes vêtements sur cette corde car je n’avais pas le droit de sortir de la cellule ».

Mme Nguyên Thi Dung, Tang Hoa, Go Công Dông, Tiên Giang

1954-1975 Le north Vietnam

Après la victoire de Diên Biên Phu en 1954, le Nord-Vietnam rétablit son économie et construit le socialisme. En 1965, les Etats-Unis appliquent la stratégie de la “Guerre localisée” dans le Sud-Vietnam et multiplient les attaques au Nord. Les hommes mobilisés sur le front, les femmes assument toutes les tâches de l’arrière. Elles s’engagent activement dans le mouvement des “Trois responsabilités” lancée par l’UFV: production, combat et famille, pour faire du Nord une base arrière solide, capable d’assister le Sud. Des milliers de femmes participent aux milices, à l’armée ou deviennent des jeunes volontaires. Les soldats et habitants du Nord abattent 4.181 avions, brûlent 271 navires militaires, capturent 472 pilotes américains. Ils font ainsi échouer la “Guerre destructrice” des Américains (1965-1972) aboutissant à la signature des Accords de Paris pour la libération du Sud et la réunification du pays en 1975.
L’UFV reçoit les ordres de “Indépendance” de 2ème classe et la médaille “Hô Chi Minh”. Le titre de “Héros” est donné à 12 unités et 181 femmes, l’insigne “Oncle Hô” à 1.718 femmes et les “Trois responsabilités” à plus de 3.000.000 membres.

Straw hats were popular from 1965 to 1972 to help avoid shrapnel, and cluster bombs.

«Bien que la guerre américaine se soit étendue au Nord, les Américains bombardaient principalement la région centrale à cette époque. Ainsi, ma patrie ici dans le Nord vivait toujours la paix. Je me souviens encore de mon premier jour à l’école. Au lieu d’apprendre le poème «Ma patrie est si belle et a la forme d’une faucille», mon professeur nous a demandé de fermer nos livres. Notre première leçon portait sur la façon de détecter et d’échapper aux bombes. Notre professeur nous a expliqué: “Si la bombe ressemble à une bille, elle va tomber, mais si la bombe est aussi longue qu’un bâton, elle est loin de nous, alors asseyez-vous et mettez votre chapeau de paille” . Il nous a montré comment chercher l’abri et courir jusqu’aux tunnels. Ensuite, nous avons pratiqué les premiers secours. Tous les élèves étaient si impatients et c’était drôle parce que nous avions des batailles simulées, mais le professeur était juste resté assis dans le coin de la classe, j’ai vu des larmes couler de ses yeux. Puis j’ai réalisé que la guerre n’était pas comme nos batailles simulées, la guerre n’était pas une blague ».

Le poète Trần Đăng Khoa et sa mémoire en 1965

 

 

1. La vie pendant la guerre

Durant la “Guerre destructrice” des Américains, le Nord-Vietnam militarise toute la population pour créer postes de combat, tunnels, casemates et évacuer la population des zones à haut risque. En même temps, on s’efforce de développer la production agricole pour assurer autarcie et stabilité de la vie quotidienne. La défense anti-aérienne est prioritaire. Les habitants doivent être vigilants, limiter l’utilisation des objets et outils lumineux pour se protéger des avions et se cacher dans les casemates au signal des sirènes. Dans bien des régions, les activités de la vie quotidienne se passent dans les casemates ou les tunnels.

Travailler tout en étant prête pour le combat, Trung Bao, Thai Binh

Troupe 551 de jeunes volontaires de la province de Ha Tinh construisant une nouvelle route

2. Jeunes volontaires et soldats

En 1965, l’Anti-américains Jeunes Volunteers’force a été créée pour maintenir les communications routières. Plus de 60.000 femmes réparer les routes après un bombardement à des points cruciaux tels que le pont de Ham Rong (Thanh Hoa), le Ben Thuy traversier (Nghe An) et le Dong Loc carrefour (Ha Tinh). Femmes soldats surtout travaillé dans les soins médicaux et les communications. Certains étaient truckdrivers à l’avant. L’équipe «Nguyen Thi Hanh» de 35 pilotes de marchandises transportées et des soldats blessés dans la province de Quang Binh de zone de combat contributng à la construction de la célèbre Ho Chi Minh Road.

3. La milice

Sous la direction des Comités de direction militaire locaux, les femmes membres de la milice travaillent dans les champs et les usines, combattent, transportent les blessés et réparent les dégâts des bombardements. 20 groupes de ces femmes ont abattu, seules, 28 avions et 4.183 avec l’armée. 245 groupes, comme ceux de Hoa Lôc, Dông Phuong Hông et Ngu Thuy, ont reçu le titre de “Héros des Forces armées populaires”.

Nguyên Thi Kim Lai, chef adjoint de la milice de Phu Phong, emmenant William Andrew Robinson, pilote du F-105 abattu à Huong Khê, Ha Tinh, le 20 septembre 1965

La sage-femme Hô Thi Chung avec Nguyên Thi Con et son bébé, Vinh Thach, 1968

4. Les tunnels de Vinh Linh

Pour couper la voie stratégique aux aides vers le Sud, l’ennemi réunit ses forces aériennes et maritimes pour détruire Vinh Linh, situé sur la ligne de démarcation. Un réseau souterrain de plus de 10km, composé de tunnels, de casemates à l’épreuve des bombes et de postes de garde est alors créé reliant les champs de bataille à un réseau de tranchées de plus de 30km. Long de plus de 400m sur deux étages, le tunnel de Vinh Môc à Vinh Thach est le plus important. Il comprend des puits, une infirmerie, une maternité, des magasins, des salles de classe et de réunion, lieux de vie pour des milliers personnes.