Allez rendre visite au“mari que je n’ai pas épousé”
Il s’agit de l’histoire d’amour entre la femme bodoi (femme soldat) Nguyen Thi Hong Nhan et lebodoi (soldat) Nguyen ManhCuong. Dans la lutte contre l’envahisseur américain, ils se sont aimés mais n’ont pas pu s’épouser. Ils ont dû sacrifier leur “amour” au profit de leur “piété filiale”. Les lettres et les photos constituaient une source d’encouragement les aidant à surmonter les obstacles et à accomplir leurs missions. |
En 1971, la toute jeune fille Nguyen Thi Hong Nhan a écrit une lettre demandant à s’engager volontairement dans l’armée. Elle a été affectée au Poste militaire 15, dépôt Z4, Corps 559 des soldats Truong Son avec pour tâche le transport de munitions et d’équipements militaires.
En 1972, au cours d’une mission, une bombe l’a projetée évanouie dans une tranchée. Unconducteur de véhicule militaire l’a emmenée d’urgence dans un hôpital militaire où elle a repris connaissance 10 jours plus tard. Elle a voulu dire merci au conducteur mais ignorait comment il s’appelait et dans quelle unité il était. En 1973, un hasard l’a fait revoir le soldat qui lui avait sauvé la vie un an plus tôt, il s’appelait Nguyen ManhCuong et était originaire de Thai Binh. Ils étaient dans la même unité (D76, E11, F571 Unité spéciale 559).Manh Cuongest tombé amoureux d’elle mais elle restait indifférente. En 1974, Manh Cuong l’a soignée alors qu’elle était malade et, émue face à son dévouement,elle a fini par dire oui à son amour. Les courrierséchangésnous disent combien étaient profonds leurs sentiments, et combien ils pensaient l’un à l’autre. Ils se promettaient de faire des efforts pour mener à bien leur mission. En 1975 Nhan a quitté l’armée, Cuong y est resté. Ils ont continué à s’écrire. A la fin de 1976, Nhan a commencé à écrire moins régulièrement à Cuong car la famille de Nhan, surtout sa mère, s’opposait à leur union : “Tu t’es absentée pendant 4 à 5 ans, si maintenant tu partais te marier loin, cela serait comme si je perdais ma fille”. Nhan a eu du mal à prendre sadécision, mais elle a finalement opté pour l’amour filial. En 1985 Madame Nhan est tombéegrièvement malade. Pensant ne pas pouvoir échapper à la mort, elle a adressé une lettre à son mari et à ses enfants : “Si le pire arrivait, si je devais vous quittersi tôt… quand nos enfants seront majeurs, dis-leur d’aller à cette adresse rendre visite “au mari que je n’ai pas épousé” quand j’étais dans l’armée. Exauce ce vœu et pardonne-moi, je risque de mourir, et nos enfants sont encore si jeunes.” Mais Nhan s’est rétablie et elle a conservé cette lettre comme souvenir. La lettre est l’un des 47 objets que Madame Nhan a offerts au musée. Actuellement, Madame Nhan et Monsieur Cuong ont chacun fondé leur famille, leurs enfants sont majeurs. Ils se revoient à chaque rencontre organisée par leur ancienne unité et se considèrent comme des camarades, leur amour d’antan restant pour eux un beau souvenir.
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