Lettre d’excuse d’une mère américaine

Recueil d’articlespour commémorer le 45ème anniversaire de la victoire au Sud et la réunification du pays (30/4/1975 – 30/4/2020)

Le 30/4/1975 marque un moment inoubliable dans l’histoire de la lutte héroïque, la fin de la guerre et le retour de la paix pour le peuple et le pays. De retour aux Etats-Unis, les soldats américains et leur famille gardent des souvenirs bien différents de la guerre du Vietnam. Pendant près de 20 ans, Madame Cecila M.Goto, la mère d’un soldat de la marine américain, a vécu dans le remords, jusqu’à ce qu’elle puisse réaliser son souhaitprofond.

Un cadeau qui n’a pas apporté la joie

Le fils de Madame Cecila M.Goto, un soldat américain ayant combattu au Vietnam, lui a rapporté une paire de boucles d’oreille. Mais quand sa mère a appris que ces boucles étaient faites à partir de bagues de mariage de soldats vietnamiens décédés au front, elle en a éprouvé un grand choc. Le remords etla pensée que son fils avait commis un crime l’ont tourmentée pendant près de 20 ans jusqu’à ce qu’elle décide de rendre les boucles d’oreille au Vietnam pour retrouver la sérénité.

Les boucles d’oreille que Madame CecilaM.Gotoa rendues au Vietnam et sa lettre d’excuse

Le directeur de la poste de Danang de l’époque a reçu la lettre et les boucles d’oreille le 26/7/1994, le jour même où la province commémorait la journée des Invalides de guerre et des Soldats morts pour la patrie. Dans sa lettre,elle disait : “Monsieur, à la fin de la guerre, mon fils, jeune soldat, m’a rapporté aux Etats-Unis comme cadeau ces boucles d’oreille en or. Aujourd’hui, je voudrais rendre ce bijou à son lieu d’origine, et je vous demande pardon. J’ai su que ces boucles étaient fabriquées avec des bagues de mariage de soldats vietnamiens décédés. C’est une histoire triste et cela m’a fait très mal. Je suis sûre qu’elles ont causé beaucoup de douleur et ont apporté la malchance à mon fils, et il a dû vivre des jours tragiques. Je vous demande d’enterrer ces boucles d’oreille dans la terre de votre pays. Cela pourra aider à effacer les crimes et apporter la paix à l’humanité. Je vous en remercie !”

La lettreet les boucles d’oreille

L’enveloppe envoyée au Vietnam

La mère américaine semble envoyer ses excuses à toutes les familles de soldats vietnamiens, à tous les Vietnamiens pour tout ce que l’armée américaine et son fils ont fait à cette terre. La lettre et les boucles d’oreille sont revenus au pays, souhaitons que depuis la mère ait retrouvé la sérénité.

Plus qu’un vœu

Le vœu de la mère américaine était que les boucles d’oreille soient enterrées dans la terre du Vietnam, comment se fait-il que plus d’un demi-siècle après la fin de la guerre, la lettre et les boucles d’oreille soient présentées au public ?

L’histoire de la lettre et des boucles d’oreille a paru dans le journal Armée populaire no 11931 du 7/8/1994 et dans le journalSaigon libéré no 6134 du 8/8/1994. Elle a retenu l’attention de l’équipe chargée des collections du Musée des Femmes du Vietnam mais aussi celle des dirigeantes de l’époque. Au lieu de laisser enterrer les boucles d’oreille, les cadres du Musée des Femmes sont parties à Danang pour demander que le musée puisse conserver cet objet. Après que le musée ait accompli toutes les formalités et écrit une lettre de demande d’autorisation à Madame CecilaM.Goto, le 5/12/1994, les boucles d’oreille et la lettre sont devenues officiellement des objets du Musée des Femmes du Vietnam comme étant la preuve du vœud’une mère américaine qui souhaite que le crime de son fils sur le sol vietnamien soit pardonné, et de l’espoir que la paix règne toujours sur la Terre.

 

 

Les deux articles sur l’histoire de Madame CecilaM.Gotoparus dans l’Armée populaire et Saigon libéré